mardi 14 juillet 2015

Une journée d'été à Potsdam


La seule et unique fois que nous nous sommes rendus à Potsdam en février dernier, nous étions restés incrédules devant la quantité de palais présents dans l'immense parc Sanssouci.

L'été étant là, il était plus que temps que nous retournions dans ce "Versailles allemand" pour apprécier les bâtisses sous leurs plus beaux aspects, feuilles et statues dehors. Et cette fois-ci, nous prenons nos vélos ! Aussi incroyable que cela puisse paraître, l'étude approfondie du plan nous a permis de constater qu'il demeurait encore de nombreux monuments à découvrir !



A la sortie de la gare, nous traversons tout d'abord Babelsberg, le plus grand quartier de la ville et démarrons notre visite dans son parc.


Centre de Balbelsberg


Premier arrêt, la très belle Tour de Flatow, qui est une copie du milieu du XIXe d'une tour qui existait jadis à Francfort. Dominant une colline verdoyante de 46 mètres de hauteur, nous décidons de visiter ses salles et surtout accéder à son sommet. La vue qui se dévoile est agréable sans être exceptionnelle, beaucoup des châteaux de Potsdam étant bien plus loin et cachés par les arbres.





Sur une plus petite colline à quelques centaines de mètres se trouve un petit belvédère, qui n'est rien d'autre que la salle d'audience médiévale de l'ancienne mairie de Berlin. C'est lorsqu'a été décidée la construction de l'actuelle mairie de la capitale au XIXe, que cette bâtisse a été déplacé ici à Potsdam.





D'autres petits bâtiments ponctuent la visite du parc, tels que les écuries en cours de rénovation, la petite demeure des matelots et le "Petit Château" aujourd'hui café/restaurant cossu qui offre une belle vue sur la Havel (fleuve de Potsdam) et le centre de la ville.

Vue depuis la Tour avec sur la droite l'ancienne Salle d'audience et en bas à gauche la petite demeure des matetelots

Le Petit Château

Surtout, ce parc contient son grand château éponyme, qui nous impressionne par sa taille dans une ville qui en contient déjà beaucoup ! C'est le Prince William (deuxième fils du roi Frédéric-Guillaume III, entendons nous bien...) qui dans la première moitié du XIXe siècle a émis le souhait d'avoir sa propre résidence d'été. C'est vrai qu'il n'en avait pas, c'était pas juste le pauvre...En résulte ce château de style gothique anglais, que nous aurions bien visité s'il n'avait été en rénovation.



Nous quittons ensuite ce parc pour le parc du peuple (Volkspark) Glienicke situé de juste de l'autre côté de la rivière Griebnitzsee, et qui se révèle être à Berlin. Nous circulons notamment dans quelques hameaux cossus dont il est dur de s'imaginer qu'ils étaient coupés en deux par le mur de Berlin qui séparait l'ouest de la ville à Potsdam située dans la RDA. 
Ensuite, notre chemin nous emmène logiquement au château Glienicke, qui a donné son nom au parc. Ce dernier est également la résidence d'été d'un des fils du roi Frédéric-Guillaume III, mais cette fois de Carl de Prusse, le benjamin de la fratrie. Comme ça pas de jaloux ! D'une ferme, il a ainsi fait aménager une grande demeure alliant amour de l'antiquité et de l'Italie. 


L'ensemble étant charmant sans être incontournable, nous reprenons rapidement la route et traversons le très connu pont de Glienicke (Glienicker Brücke), jeté au-dessus de la Havel. Etant historiquement la principale porte d'entrée de Potsdam et donc sur la RDA, il a permis de nombreux échanges d'espions entre le secteur américain de Berlin-ouest et les soviétiques.



Longeant le Nouveau Jardin le long de la Havel, nous atteignons le Château Cecilienhof, dont la portée historique est là aussi importante. Dernier édifice construit par la famille impériale, il a été bâti dans le style d'un manoir Tudor anglais, pour le couple princier entre 1914 et 1917. Surtout, il a accueilli en juillet-août 1945, la fameuse conférence de Potsdam, où Churchill, Staline et Truman fixèrent le sort des nations vaincues. Son aspect de grande chaumière à colombage est du plus bel effet, au milieu de cette verdure et face au fleuve. Nous décidons finalement de ne pas visiter l'intérieur, surtout pour ne pas perdre de temps dans une visite guidée obligatoire, alors que nous avons encore tant à voir.  Nous continuons donc notre chemin en se promettant néanmoins de le visiter un jour...






Dans ce même parc, outre une brasserie où nous avons failli nous arrêter boire un coup au bord de la Havel, nous atteignons le palais de Marbre construit en 1787 et remanié en 1843. Bien que n'étant pas immense, il en impose néanmoins par son plan symétrique, ses colonnades, son dôme et son style résolument baroque.




Ici aussi, nous ne souhaitons pas attendre une visite guidée et grimpons dans les hauteurs avec nos vélos pour rejoindre le Belvédère de Pfingstberg. Edifié à 76 mètres d'altitude, il n'en surplombe pas moins les environ, depuis que sa construction a été ordonnée par le roi Frédéric-Guillaume IV en 1847. Doté de deux tours et de deux galeries dans un style Renaissance italienne, il est impressionnant. Nous ne pouvons nous empêcher de payer pour le parcourir et monter à son sommet. La vue est entièrement dégagée, bien qu'une nouvelle fois la plupart des palais de Potsdam soit cachés par la morphologie du terrain et les arbres. Tout au loin, tel un mirage, nous distinguons à peine les plus hauts bâtiments de Berlin, avec en premier lieu la Tour de la Télévision. Il est étrange de se savoir si loin, alors qu'il est si rapide et aisé de se rendre dans cette ville. 






Nous descendons ensuite la colline sur un autre versant pour apercevoir une chapelle orthodoxe, dont l'étroitesse de l'intérieur et les yeux inquisiteurs de son prêtre nous empêchent de ne jeter autre chose qu'un coup d'oeil à l'intérieur. 



En contrebas de cette chapelle, au milieu d'une immense plantation de pommiers, se trouve la "Kolonie Alexandrowka", un ensemble de Datchas russes. Décidées en même temps que la chapelle, par le roi Frédéric-Guillaume III, ces constructions venaient symboliser les liens d'amitié avec le Tsar Alexandre Ier récemment décédé. En effet, parmi les troupes russes défaites et capturées par la France de Napoléon en Prusse,  une dizaine étaient demeurées à Potsdam et avaient formé un choeur de chanteurs. 
Au milieu de ces champs et face à ces Datchas rutilantes, on oublierait presque que l'on se trouve à quelques kilomètres de la capitale Allemande. Un restaurant russe dans une des maisons faisant également office de Biergarten, nous ne résistons pas à l'envie de boire un coup, étant même tristes qu'il ne soit pas l'heure de dîner pour goûter aux spécialités.


Enfin, pour parachever notre visite, nous revisitons le Parc Sanssouci, où grâce à nos vélos nous pouvons sans trop se fatiguer revoir, parfois de bien plus près, les multiples châteaux et pavillons qui le constituent. Il va sans dire que la présence des statues et de la Nature en pleine effervescence change tout, notamment notre perception du palais royal Sanssouci. S'il nous paraît toujours aussi petit comparé à son importance par rapport aux autres édifices, nous appréhendons enfin la subtilité et beauté du plan en escalier de son esplanade.


De simples bureaux peu avant le parc Sanssouci...

Différentes vues du château Sanssouci et ses jardins




Le château de Neue Kammern (Nouvelles Chambres)

Des jardins...

Le palais de l'Orangerie

Le Nouveau Palais

Le pavillon chinois


Nous quittons enfin Potsdam exténués mais résolument émerveillés par cette ville, qui n'a selon nous nulle autre pareil. Il est clair que c'est un véritable bijou que chaque visiteur de Berlin se doit d'aller visiter à vélo (qu'il peut louer sur place) tant sa richesse est unique!







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