Passée la nuit le long de
la côte Baltique, nous prenons la route de Hambourg, que je suis le seul a
déjà à déjà eu la chance de visiter. Grace au GPS, nous parvenons à
trouver assez facilement une place gratuite non loin du centre de
cette deuxième ville d'Allemagne. Aussitôt, nous prenons nos vélos
emportés depuis Berlin pour une première exploration. La pluie aura
raison de ce projet et rapidement nous continuerons à pied à
arpenter les rues autour de la Gare centrale et de l'Hôtel de Ville.
Nous entrons dans diverses
églises protestantes qui nous laissent relativement de marbre, tant
l'intérieur est sobre. Nous restons également mitigés sur cette
partie de la ville, qui comprend certes quelques jolies bâtisses,
mais qui sont souvent mêlés à du plus contemporain. De plus, les
cheminements partent dans tous les sens, et font souvent la part
belle à la voiture.
Gare centrale d'Hambourg
Hôtel de Ville
Maison du Chili
Le coup de cœur viendra
finalement dans la Speicherstadt, la « cité des entrepôts »
qui est une succession de deux longs canaux au droit desquels se
trouve le plus grand complexe d'entrepôts sur pilotis du monde. Ces
hauts édifices de brique rouge de style néogothique datant de la
fin du XIXe, forment un ensemble réellement impressionnant, classé
monument historique depuis 1991.
C'est tout naturellement que
nous allons ensuite juste à côté, dans le quartier de Hafen City,
qui est un immense écoquartier d'habitations et activités dans les
docks sud du centre-ville. Comme souvent, les programmes immobiliers
rivalisent de jeux de formes et de revêtements. Mention spéciale à
la future Philharmonie sur ce point, qui n'est pas nécessairement une
réussite selon Céline. Dans l'ensemble, les immeubles sont beaux et
tirent profit de leur présence au bord des docks.
Après ça, alors que nous avons déjà bien parcouru le centre, nous nous rendons au Sud de la ville, là où Simon doit nous héberger. En effet, durant mon précédent séjour dans la ville, j'avais été hébergé par un certain Bastian, qui n'est malheureusement pas présent cette fois-ci, mais nous a renvoyé vers son ami Simon. Le quartier où ce dernier vit est situé de l'autre côté de l'Elbe et est coincé entre l'autoroute, une forêt et le Port. Autant le dire tout de suite, l'approche n'est guère engageante. Pourtant, une fois dans le quartier, nous découvrons avec plaisir une succession de jolies rues et immeubles, fonctionnant en vase clos et dont la population témoigne d'une grande mixité sociale.
Simon nous accueille dans
son immeuble composé uniquement de grandes colocations, qui ont
tendance d'ailleurs à faire la fête ensemble ce qui donne des
empilements de caisses de bière à tous les étages. Dans son propre
appartement, pas moins de sept personnes le partagent officiellement,
bien qu'en réalité, Simon avouera qu'ils sont en moyenne souvent
neuf, en comptant sur la venue des conjoints des uns et des autres.
Nous sommes estomaqués et à la fois agréablement surpris car s'il
contient du beau monde, l'appartement n'en n'est pas moins joli,
propre et spacieux. Cependant, alors qu'on s'attend à ce qu'il nous
désigne notre pièce pour dormir, il nous invite à poser nos
affaires à plus de deux mètres de haut, sur une mezzanine sans
échelle et donnant sur le couloir. C'est non sans horreur et sans
mal (Céline sera couverte de bleues) que l'on utilise un escabeau
puis se hisse grâce à la force de nos bras sur cette mezzanine qui
est à peine plus large que le matelas deux places qui y est
installé. Céline est complètement paniquée à l'idée de dormir
dans cet espace sans barrières, tandis que j'appréhende
davantage la montée/descente.
Néanmoins, pas le temps de
souffler, ni de se laver, puisque notre hôte nous propose de manger
chez des amis dans le quartier. Nous passons ainsi une soirée très
drôle avec 5 ou 6 de ses amis qui naturellement nous offrent à
manger alors qu'ils n'étaient pas prévenus de notre venue.
Au retour, la douche tant
attendue et puis, enfin, le dodo tant redouté...
Le lendemain, tout le monde
est vivant mais Céline a très mal dormi, du fait de sa peur de me
voir tomber. Simon n'est pas présent et ne reviendra que vers 11H,
nous lui proposons donc de plutôt nous rejoindre en ville.
Après un petit déjeuner
dans la Bleue, nous décidons de prendre nos vélos pour faire " quatre kilomètres qui nous séparent du centre"...
Enfin, c'est ce qu'on nous a dit la veille avec de multiples
assurances quant à la simplicité de l'affaire. En réalité, nous
nous perdons pendant presque deux heures, non sans demi-tours
répétés, dans les routes passant dans une partie du port
industriel d'Hambourg. Glamour et air frais garantis !
C'est exténués et échaudés
que nous retournons à la Bleue et décidons de nous rendre à Altona
en voiture. Il s'agit d'un quartier historique, à l'ouest du centre,
qui a son propre fonctionnement puisqu'il s'agissait d'une autre
ville qui a été rattachée de force à Hambourg en 1937 par les
Nazis. Nous le parcourons à vélo (pris dans la Bleue) de long en
large, sans être nécessairement ébahis de ce que l'on voit, sauf
de la vue qu'offre le parc près de l'Hôtel de Ville sur l'Elbe et
le port. C'est d'ailleurs là que Simon nous annoncera qu'il préfère
se reposer plutôt que de nous rejoindre.
Après une pause repas dans
la Bleue, nous allons dans le quartier de Sankt Pauli, le quartier
rouge d'Hambourg, qui dans certains coins à des airs de Prezlauer
Berg à Berlin. Son centre d'intérêt est évidemment les multiples
maisons closes (avec notamment une rue interdite aux femmes et
enfants...) mais aussi quelques rues et places avec une très
importante concentration, si elle n'est pas exclusive, de bars/pubs
et boites. On dit que les nuits dans ce quartier sont légendaires
(même les Beatles ont débuté dans un de ces bars), mais paraît-il
pas si sûres. Il est vrai qu'à Hambourg, les contrastes sociaux
sont énormément plus marqués qu'à Berlin, ce qui se remarque
notamment au nombre important de sans-abris. Néanmoins, on aurait
bien aimé "vivre" Sankt Pauli le temps d'une
soirée.
Le Fischmarkt où l'on peut prendre des brunchs
Intérieur du Fischmarkt
Nous terminons la journée
en roulant un peu le long des quais et puis ensuite dans la ceinture
verte construite sur les anciens remparts de la ville. Les parcs sont
agréables et quelques bâtiments historiques viennent agrémenter
les alentours.
Le soir, après une douche, nous décidons de ne pas réitérer l'expérience de la veille et de plutôt dormir dans la Bleue. D'ailleurs, non déclinons finalement une proposition de sortir écouter un concert Punk dans les Docks. La fatigue de la journée nous enlève toute énergie à l'idée de rester debout des heures. Nous disons donc au revoir à Simon et aux quelques colocs à qui nous avons eu le temps de parler.
Yann
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