mercredi 19 août 2015

Timisoara, la première ville libre de Roumanie - 17/08


Timisoara (prononcer Timichoara en roulant le « r ») est la quatrième ville du pays et qui n'a pourtant été rattachée à la Roumanie qu'en 1918. Nous y parvenons en fin de matinée et trouvons un parking surveillé en plein dans le centre-ville pour garer la Bleue.



Quelques mètres à peine et nous voilà sur la place de la Victoire, qui fut le théâtre du début de la Révolution de 1989 qui mena à la chute de Ceausescu. Bien que le temps ne soit pas au beau fixe, je reste subjugué par cette place toute en longueur où un opéra aux formes néobyzantines fait face à une majestueuse cathédrale orthodoxe. Entre les deux, se trouve au centre un jeu de places, fontaines et jardins, eux-mêmes bordé de terrasses de restaurants et cafés situées aux pieds d'hôtels particuliers un peu décrépis mais aux formes intéressantes. Nous nous dirigeons immédiatement vers la cathédrale orthodoxe qui ne ressemble à aucune que nous avons pu voir dans nos voyages. Elle mélange en effet un style néobyzantin et Moldave, qui se caractérise notamment par une toiture « pointue » en lieu et place d'une coupole souvent bien arrondie. L'intérieur est tout aussi époustouflant du fait de la richesse de la décoration et des dimensions conséquentes de l'édifice, qui  peut contenir 5000 personnes selon le Routard. Comme à chaque fois, je ne peux rester indifférent face aux fidèles embrassant pieusement les reliques dans cette obscurité travaillée.










Par la suite, nous nous appliquons à faire toutes les rues du centre-ville, ce qui en soi n'est pas si long, et notamment ses deux autres places. Bien que la pluie fasse parfois faiblement son apparition, nous parvenons tout de même à apprécier les lieux, qui entament de nous plonger dans l'ambiance roumaine. En revanche, pas ou peu de touristes ! Et pour cause, le centre ville est un immense chantier ! Il n'y a quasiment pas une place ou une rue dont on ne refasse pas les façades ou le revêtement au sol. Il faut dire que la ville postule pour devenir capitale européenne de la culture en 2021 ! Très franchement, le centre a un fort potentiel, avec ses nombreuses rues piétionnes, terrasses de café et façades parfois insolites. Si j'apprécie déjà, Céline reste davantage sur sa réserve même si elle se sent bien ici. Elle a en effet du mal à s’imprégner des lieux au milieu de tous ces chantiers.




Une synagogue




Le bâtiment jaune est l'arrière de l'église Serbe

La cathédrale catholique

La faim se faisant sentir, nous errons quelques peu dans les rues à la recherche d'un bon restaurant pas trop cher. Nous jetons finalement notre dévolu sur la brasserie Lloyd, située directement sur la place de la Victoire. Alors que sa grande salle est un vrai bijou de luxe et que les serveurs sont habillés de manière distinguée, l'affichage d'un menu du jour entrée/plat/dessert pour environ 5€ nous a convaincus de nous y rendre. Nous nous rendons compte une fois installés, qu'il est mentionné dans le Routard comme un des meilleurs restaurants de la ville, et ce n'est pas usurpé ! Après une délicieuse soupe de légumes (bienvenue par un temps venteux et frais pour la saison), nous dégustons du porc avec des pommes de terre au four, une salade de choux et en dessert une part de gâteau aérien à la cerise. Que c'est bon de pouvoir se permettre de telles fringales ! Cela nous change assurément de la Norvège, où la moindre consommation hors camionnette se payait cher !

En mangeant attablés nous comprenons aussi un peu plus la façon de vivre « à la roumaine ». Ainsi, il est parfaitement normal que des discussions démarrent entre tablées. Une vieille dame ayant vécu 30 ans à Paris entame d'ailleurs la conversation avec nous lorsqu'elle finit par entendre que nous sommes français. Egalement, avoir des chaises libres à notre table ne veut pas dire que l'on reste entre-soi pour autant ! Nous avons ainsi vu un touriste seul à une table à quatre, être finalement rejoint par trois roumains qu'il ne connaissait pas et qui souhaitaient s'asseoir en terrasse là où il y avait encore de la place. Ce n'était pas une arnaque je vous assure, et les trois roumains n'ont pas semblé être davantage troublés par la présence du touriste !


Après ce repas, nous allons visiter le musée de la Révolution de 1989. S'il présente divers objets et titres de presse d'archives, il est surtout intéressant pour un film qui peut être sous-titré en français et qui replace bien le contexte des événements, tout d'abord à Timisoara, puis la contagion au reste de la Roumanie en sept jours. Là-bas, nous goûtons une fois encore à la spontanéité roumaine, avec l'employée du musée qui en plus de nous expliquer le contexte des éléments présentés dans le bâtiment, n'hésite pas à faire de nombreuses digressions à propos de l'affluence de l'exposition (feuilles des signatures des visiteurs à l'appui !) ou encore de ses lectures futures sur les minorités multiples qui caractérisent cette partie de la Roumanie (allemands, hongrois, serbes, roms, etc.).

Après ceci, nous sortons du centre-ville via un parc qui le ceinture et dont les aménagements relèvent de la féerie. Bravo Timisora pour avoir déjà de nombreux parcs et des aménagements d'une telle qualité qu'on devrait s'en inspirer chez nous ! 


La traversée du parc nous permet d'atteindre le quartier Fabric (appelé Trajan/Traian dans le Routard), car malgré un remaniement architectural de style baroque, il conserverait, selon le guide, quelques réminiscences de la période turque de la ville. Nous ne voyons rien des vestiges ottomans, mais il est clair que les petites rues baroques aux bâtisses noircies, si ce n'est abandonnées, ont tout pour devenir un quartier très agréable voire touristique après une bonne rénovation. A l'heure actuelle, l'ensemble fait un peu triste, à l'image de cette splendide Synagogue laissée à l'abandon.





Finalement, nous finissons notre visite en longeant le canal qui délimite le centre-ville pour apprécier l'atmosphère du parc qui le jouxte.



Nous reprenons la route en direction de l'Est et nous arrêtons rapidement sur une aire d'autoroute. Nous sommes une nouvelle fois seuls, à côté d'une autoroute flambant neuve et très peu empruntée.

Nous levons notre premier verre de rosé avec au loin le coucher de soleil distinguant les Monts Apuseni, destination des prochains jours!








2 commentaires:

  1. resto luxe à 5 €, ça vaut le coup ! Mamounette

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  2. il est étonnant de voir a quel point les roumains aiment communiquer apprendre transmettre et échanger. Une première journée que je trouve trés alléchante.
    Et régalez vous bien au sens propre et figuré.
    Bisous. Papa

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