Le tour des églises en bois du Maramures - 09/09

Monastère de Barsana

Une bonne mais fraîche nuit. Nous nous réveillons naturellement assez tôt. Depuis la veille au soir, nous avons entendu qu'un chien reste à côté de la Bleue. Maintenant que la lumière est là, nous pouvons nous apercevoir qu'il n'a absolument rien de dangereux et a seulement très faim. Alors que nous petit déjeunons, nous lui donnons un boudoir, du reste de lait et des biscuits apéritifs. Il se jette dessus en remuant la queue. Cela fait toujours autant de peine de voir ces chiens errants qui sont si nombreux. Quand nous partons vers 9h30, il nous suit en courant. Déchirant.

A quelques kilomètres de là se trouve le village de Barsana, où nous visitons d'abord son monastère qui a été reconstruit dans les années 1990 (après une longue période d'abandon). Très agréable, il est le premier que nous visitons dans le Maramures et c'est vraiment différent de la Moldavie. Tout est en bois, pas d'enceinte et les bâtiments sont indépendants les uns des autres et ressemblent parfois presque à des hôtels de haut montagne française. L'ensemble se marie en tout cas bien dans un jardin fleuri. Nous pouvons aussi apprécier l'intérieur peint de l'église, dont l'iconographie n'est absolument pas représentée de la même manière, ni avec les mêmes couleurs qu'en Bucovine. Ici, les traits sont davantage mis en valeur par un fond blanc. C'est plus simple, mais toujours aussi beau.

Des petites mamies en tenue traditionnelle sur la route

Ensuite nous allons, non sans mal, à l'eglise Unesco de ce même village. C'est l'église qui se trouvait autrefois dans le monastère, mais celui-ci étant à l'abandon en 1800, elle a été déplacée plus à l'intérieur du bourg. Assez petite d'extérieur, l'intérieur est fermé, ce qui diminue un peu l'intérêt. Paraît-il qu'il faudrait demander la clé à je-ne-sais-qui... Plus globalement, ces petites églises en bois nous laissent un peu... de marbre pour le moment, Unesco ou pas.

Puis nous arrivons à Vadu Izei, dont le Routard évoque de nombreux magasins pour toute sorte d'artisanat. Eh bien, devinez-quoi, encore un échec du Routard ! Nous demandons à des gens, à des restaurants qui sont censés faire face à ces magasins, à un point d'information touristique et en réalité un seul artisan demeure ! Nous allons le trouver à travers une petite rue résidentielle, étant bien indiqué par des panneaux en bois. Nous rejoignons finalement ce Ioan Borlean, qui nous accueille avec un excellent français. Il nous emmène de suite dans une salle où il expose sa spécialité, la peinture d'icones sur verre. Ce monsieur est une référence de l'art paysan, et nous aurions bien rapporté certaines de ces icones. Mais à 70€, bien mérités certes, le petit cadre, c'est un peu trop pour nous. Nous préférons nous rabattre sur d'autres bricoles typiques de la région qui sont également dans un coin de sa pièce. Finalement, il nous invite à aller voir sa belle sœur spécialisée dans la confection de tapis typiques de la région et nous donne un plan de divers artisans dans le village. Il y en a donc bien d'autres, mais pas où le Routard l'indique. Nous nous contentons de sa gentille belle-soeur.

Ensuite, direction Sapanta juste à côté de la frontière Ukrainienne! Sur la route, un arrêt à un supermarché pour s'acheter pain, fromage à sandwich et hot dog, que nous dévorons tout de suite. Sapanta est une des curiosités majeures de la Roumanie. Les tombes de son « cimetière joyeux » sont depuis 1935 l'affaire d'une famille de sculpteurs en bois qui les façonnent en un beau bleu, avec les caratéristiques principales du défunt en texte et en iconographie (le boucher, le séducteur, le bandit, etc.), non sans humour. Sur place, si nous nous attardons aux différents stands d'artisanat local, nous pénétrons ensuite dans ce lieu vraiment atypique, qui doit être vraiment plus drôle pour les Roumains, qui peuvent comprendre ce qui est écrit sur les tombes.

A Sapanta se trouve également un monastère en construction un peu caché dans le bois. Il a déjà fière allure, avec notamment son église en bois qui serait la plus haute d'Europe si sa base n'était pas en pierre. Son intérieur en revanche n'est pas encore aménagé ! Mais qu'importe, l'extérieur des différents bâtiments vaut en soi le détour.

Nous parcourons par la suite une petite trotte et un beau paysage pour atteindre le village de Budesti. Il comporte deux églises Unesco à deux endroits différents. Nous nous contentons de la première, assez intéressante mais une nouvelle fois fermée à l'intérieur. Franchement, on ne voit pas trop de valeur ajoutée entre ces différentes églises en bois, d'autant si l'intérieur est fermé...

Du coup, on zappe la deuxième et filons à la dernière de notre route, celle de Desesti. Même constat que pour les autres églises isolées pour l'extérieur, mais par chance, des ados avec la clé de l'intérieur nous ont vu et viennent nous l'ouvrir. Tout prend une autre dimension forcément ! A l'intérieur, pas un seul centimètre carré du sol n'est pas couvert d'un tapis de la région. Sur les murs en bois, les fresques sont également différentes. L'atmosphère l'est également, notamment par rapport à d'autres types d'églises orthodoxes, notamment du fait de la petite taille des pièces et de la présence du bois. Une belle fin !

Il est temps pour nous d'indiquer la 5ème ville de Roumanie à 180km de là, Cluj-Napoca ! Au bout de 2 km, la route est barrée et un homme vient vers nous. Quoi ? Comment ? La route principale est complètement fermée pour cause de travaux et il faut refaire tout le détour via Budesti et ses petites routes ?! On rage un peu.

On passe donc cette fin d'après-midi sur des routes secondaires soit faites d'empiècements de goudrons nous secouant constamment, soit entièrement en rénovation et donc avec des feux pour un passage par alternance. Ca faisait longtemps qu'on avait pas autant souffert du réseau routier Roumain !

Finalement vers 20h, à 60km de Cluj, nous voyons une auberge depuis le bord de la route principale enfin rejointe et nous y arrêtons. Pour 25€, chambre et petit déjeuner inclus. D'accord, ça fait largement l'affaire ! Que la douche fait du bien ! On mange en regardant une petite série puis écriture des articles (Yann)/navigation sur internet (Céline) avant un sommeil sur le tard.

Une autre église au loin sur la route